• LA TRILOGIE D’APU de Satyajit Ray

     

    - LA COMPLAINTE DU SENTIER

    - L’INVAINCU

    - LE MONDE D’APU

    Semaine du 20 au 26 mars 2024  LA TRILOGIE D’APU de Satyajit Ray

    Semaine du 20 au 26 mars 2024  LA TRILOGIE D’APU de Satyajit Ray

    Semaine du 20 au 26 mars 2024  LA TRILOGIE D’APU de Satyajit Ray

     



    LA COMPLAINTE DU SENTIER. En Inde, dans un village bengali, une famille très pauvre vit dans une maison qui tombe en ruine. Le père, brahmane, survit avec son épouse, sa fille Durga et la vieille tante Indir. La mère donne naissance à un nouvel enfant, Apu. Des années plus tard, alors qu’Apu est devenu un petit garçon, le père s’absente longtemps pour le travail.

    Le film est la chronique de la vie quotidienne d’une famille, le père rêveur, la femme résignée. Histoire de l’extrême pauvreté ponctuée par l’apprentissage d’Apu; les découvertes, les joies, vues à travers son regard. Film lent et élégiaque, La complainte du sentier fait découvrir une nature particulièrement photogénique. On y ressent - sans jamais tomber dans l’exotisme - le soleil, la chaleur, la pluie salutaire, mais aussi la durée, le temps, à travers la description du quotidien banal. Pour sa dimension universelle, sa profonde humanité, sa noblesse et son lyrisme, ce premier volet de la Trilogie d’Apu sera rapproché du néoréalisme italien. Il propulsera surtout sur le devant de la scène le cinéma indien et un de ses plus grands auteurs, sélectionné au Festival de Cannes dès sa première réalisation.

     

    L’INVAINCU. Après la mort de leur fille Durga, Harihar, le père, et Sabajaya, la mère du petit Apu ont quitté le village avec leur fils et se sont installés à Bénarès. Le garçon découvre avec joie cette grande ville et son fleuve, tandis que son père y fait la lecture publique de textes sacrés. Mais le père, malade, meurt et la mère, pour survivre, devient cuisinière dans une famille riche. Sur les conseils d’un aïeul, elle décide de repartir avec Apu dans leur village natal afin de former son fils au sacerdoce…

    L’invaincu est un film pudique, marqué par le sceau de la dualité: la nature de La complainte du sentier face à la foule des villes de Bénarès et de Calcutta, le devoir familial ou les désirs personnels, la tradition ou la modernité. Adolescent puis jeune adulte, Apu est aux prises avec les évènements, n’est pas maître de son destin. C’est la fin de l’enfance, la fin de l’absence de souci, la fin de la légèreté. Apu fait le choix des études, de la science, en lieu et place d’un destin tracé de religieux, mais il le paie violemment. Il s’installe à Calcutta dont il fréquente l’université et visite quand il le peut sa mère, restée seule au village. Le train - motif déjà présent dans le premier volet, lorsque Apu et sa soeur, au bord des rails, regardaient passer les wagons à toute vitesse - signifie certes l’élargissement géographique mais aussi la séparation définitive. Désormais Apu est seul.

     

    LE MONDE D’APU. Ses études terminées Apu cherche en vain un  emploi à Calcutta. Il rêve de devenir écrivain et se lance dans l’écriture d’un roman autobiographique. Un jour son ami Pulu lui propose de l’accompagner à la campagne pour le mariage de sa cousine Apurna. Quand le fiancé devient subitement fou, Apu accepte d’épouser la fiancée, afin de sauver la famille d’une malédiction. Bientôt Apurna attend un enfant…

    En 1959 Le monde d’Apu clôt la trilogie commencée quatre ans plus tôt. Apu est à la recherche d’une situation. Il ne regarde pas vers le passé, n’est pas nostalgique d’une enfance et d’une adolescence marquées par les drames. Dans ce dernier volet le bonheur arrive par hasard, il entre dans la vie d’Apu d’une façon fulgurante. Il connaît le véritable amour, la plénitude. Lorsqu’elle s’installe avec lui Apurna, bien qu’issue d’un milieu aisé, s’adapte aux restrictions. La pauvreté lui fait peur, mais elle accepte d’y faire face, pour son mari. Mais cette harmonie est interrompue brutalement. Alors qu’il a jusque-là toujours fait face, Apu quitte tout, s’en va, il n’est plus capable de souffrir.

    Ray avec une infinie délicatesse, continue à peindre sa fresque sur la condition humaine. Vie et mort font partie d’un cycle, ici interrompu - un temps - face à l’adversité devenue trop forte. Le propos est universel, la forme, poétique, est empreinte de classicisme, mais également marquée par des recherches d’une grande modernité.

     

    LE RÉALISATEUR SATYAJIT RAY  ( 1921 - 1992) 

    Né dans une famille aisée de Calcutta, d'un père écrivain et poète majeur de la littérature bengalie (Sukumar Ray), Satyajit Ray reçoit une bonne éducation, en héritier de la Renaissance bengalie. Il étudie l'université de Visva-Bharati, fondée par le poète Rabîndranâth Tagore à Santiniketan.

    D'abord maquettiste publicitaire, il fonde en 1942 un ciné-club à Bombay, puis la Calcutta Film Society en 1947 : cinéastes américains comme européens y sont projetés, notamment les néo-réalistes qui font forte impression. C'est la rencontre du cinéaste français Jean Renoir, lors du tournage en Inde du film Le Fleuve et le visionnage du film italien néo-réaliste Le Voleur de bicyclette lors d'un voyage à Londres qui le décident à se lancer dans la réalisation cinématographique, alors qu'il exerce le métier d'illustrateur dans une maison d'édition.

    Inspiré par le roman Pather Panchali de Bibhutibhushan Bandopadhyay, il décide d'en faire un film . Ce sera La complainte du sentier. Il le tourne en décor réel, faisant appel à des amis pour tenir les rôles d'acteurs, et le finançant tout seul. À court de fonds, il obtient un prêt du gouvernement du Bengale ce qui lui permet d'achever le film. C'est un succès tant artistique que commercial. Présenté au Festival de Cannes en 1956 il fait découvrir au monde l'industrie cinématographique indienne .

    Ray a réalisé 37 films, parmi lesquels des courts et des longs métrages ainsi que des documentaires. Le premier film de Satyajit Ray, La Complainte du sentier, remporta onze distinctions internationales, dont le prix du document humain au Festival de Cannes 1956. C'est le premier volet de la trilogie d'Apu, qui sera suivi par L'Invaincu et Le Monde d'Apu. Ray a exercé au cours de sa vie un large éventail de métiers, dont l'écriture de scénarios, le casting, la composition musicale de bandes originales, le tournage, la direction artistique, la conception et la réalisation de ses propres génériques et affiches publicitaires... En dehors du cinéma, il était écrivain, éditeur, illustrateur, graphiste et critique de cinéma.

    Pour les jours et horaires de projection cliquer en haut de la page sur NOS PROGRAMMES/CINÉMA VICTORIA

    Partager via Gmail

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires