• L’HOMME D’ARGILE de Anaïs Tellenne

    Soirée du mercredi 27 mars 2024 à 20 en présence

    de l’acteur Raphaël Thiéry

    Semaine du 27 mars au 2 avril 2024



    L’HOMME D’ARGILE est le premier long métrage de la réalisatrice Anaïs Tellenne.

    Ce film poétique ressemble à un conte moderne, tourné dans le Morvan, avec deux personnages principaux très différents comme dans « La belle et la Bête ».

    Il surprend par son sujet, son traitement presque fantastique et son interprétation.

    La Belle, Garance, est la propriétaire du château, magnifiquement interprétée par Emmanuelle DEVOS qui revient seule, déprimée un soir d’orage après des années d’absence. Elle est artiste plasticienne aux œuvres plutôt singulières (ex : des fioles de larmes…)

    La Bête, c’est Raphaël. Il est le gardien et le jardinier de cette propriété. Il est borgne comme un cyclope ou un Golem, tout comme le comédien Raphaël THIERY qui l’incarne. Il habite avec sa mère (interprétée par une dame non actrice de 91 ans qui a un accent de la région très prononcé) dans un petit pavillon. Celle-ci est très autoritaire. Raphaël est un homme reclus qui a des difficultés dans la société. Entre la chasse aux taupes, les tours dans la kangoo de la factrice, les concerts de cornemuse, ses journées sont monotones, les jours se suivent et se ressemblent.

    Mais, dès que Garance revient au manoir, plus rien ne sera comme avant. Une fascination réciproque s’installera entre ces deux êtres que tout sépare.

    Garance veut faire de Raphaël son modèle, sa « muse » , son homme d’argile. Elle veut sculpter son visage et son corps. Les plans sur ses mains sont très importants.

    Le regard est primordial dans ce film car Raphaël est enfermé dans le regard des autres, surtout dans celui des trois femmes qui l’entourent. Mais le regard de Garance va transformer sa vie : elle ne le voit pas comme un monstre mais comme « un paysage changeant et accidenté, un canyon » et qu’elle « pourrait passer des jours à le parcourir ». Alors, ce colosse borgne, timide retrouve confiance en lui, accepte de se regarder dans un miroir et va même jusqu’à changer son apparence.

    Il y a dans le film une scène surprenante lorsque Raphaël fusionne avec sa sculpture, mêlant argile et peau !

    C’est un film original, poétique, bouleversant : l’histoire d’une artiste sensible et émouvante et c’est elle qui portera sur Raphaël le regard libérateur qui bouleversera sa vie.

    La réalisatrice se place ici du côté du modèle. Ce qui est rare car, dans les musées, on parle toujours de l’artiste mais jamais de ceux qui ont inspiré leurs œuvres. Et aucun film ne parle de « muse » au masculin. Voilà, c’est réparé !

    Alors, chères adhérentes, chers adhérents, venez nombreux découvrir ce film et vous repartirez avec une terrible envie de vivre et d’aimer.

    Pour les jours et horaires de projection cliquer en haut de la page sur NOS PROGRAMMES/CINÉMA VICTORIA

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