• LÉGUA de João Guerra et Filipa Réis (3 séances)

    et

    LA GRÂCE de Ilya Povolotsky (4 séances)

    Semaine du 14 au 20 février 2024 (2 films)



    LEGUA. Au nord du Portugal, dans un hameau que longe la rivière Tâmega, affluent du Douro, dans un manoir déserté par ses maîtres, deux femmes:  Ana, mère de famille, 49 ans, travaille comme femme de ménage, Emilia, vieille gardienne pieuse veille encore sur les lieux. Le mari d’Ana, maçon, est parti travailler en France, sa fille, adolescente, se languit.

    Par la succession des tâches d’entretien, nombreuses et répétitives, Anna et Emilia maintiennent sur pied le domaine.

    Quand Emilia tombe malade Ana se trouve seule à devoir assurer les tâches ménagères en même temps qu’oeuvrer comme garde-malade puis accompagner l’aïeule vers la mort.

    Film prévenant, sans aucune morbidité, posant sur son monde restreint un regard bienveillant, jamais intrusif. La mise en scène s’organise d’une part sur la ritualisation des gestes domestiques et d’autre part sur la vie rurale et son environnement. 

    Légua est un film à la beauté simple, les deux réalisateurs portugais ont su par leur délicate chronique d’un monde qui se meurt capturer le fantôme du temps qui passe.

     

    Semaine du 14 au 20 février 2024 (2 films)



    LA GRÂCE. Un père et sa fille adolescente sillonnent la Russie à bord d’un van qui contient tous leurs biens et le matériel d’un cinéma itinérant. Ils organisent des projections en plein air dans les villages reculés. Lors de leur périple, de brèves rencontres ponctuent leur solitude.

    Confinés dans l’espace étroit d’un véhicule itinérant, ils traversent la Russie, du sud au nord. L’un comme l’autre semble envahi de questionnements personnels qu’ils ne partagent pas. On ne connaît pas grand-chose de leur passé, de leurs aspirations. Un sentiment d’isolement encore renforcé par l’absence de dialogues, l’abolition de repères temporels et la permanence de paysages ascétiques. Pourtant derrière cette ambiance taiseuse finit par se dessiner le portrait de la Russie post-soviétique, celle dont on parle peu, une vision contradictoire, complexe, bigarrée et emberlificotée de la Russie actuelle.

    Le cinéaste russe Ilya Povolotsky quand il délaisse un temps son duo de voyageurs, s’intéresse, au gré des rencontres, au parcours de ces femmes et des hommes qui vivent dans des conditions diverses et parlent des langues différentes. L’histoire s’anime alors pour rendre compte de l’effondrement de l’intelligentsia et du rejet sur le bas-côté de l’histoire de cette classe cultivée aujourd’hui laissée pour compte.

    Une mise en scène ample et précise ne cache rien de ce monde éclaté avec ces villages du nord abandonnés et la dégradation des structures routières, plongeant le récit dans un univers presque fantastique.

    La Grâce est un film mystérieux qui se mérite. Malgré la grâce de sa mise en scène, il ne s’ouvrira qu’à ceux qui auront la curiosité de s’aventurer sur ses chemins aussi malaisés qu’énigmatiques.

    Un périple envoutant à ne pas manquer.

    Pour les jours et horaires de projection cliquer en haut de la page sur NOS PROGRAMMES/CINÉMA VICTORIA

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