• I COMETE,

    de Pascal Tagnati 

     

     

    Semaine du 1er au 7 juin 2022

                
          

     

     

    Dans une localité non dénommée de Corse, en été, le réalisateur Pascal Tagnati filme par plans fixes plus ou moins longs une place, les bords d’une rivière ou d’une piscine, un pâturage, un terrain de foot, un intérieur, un bal, un cimetière, une masure en ruine. En ces lieux plusieurs personnages de tous âges discutent, se chamaillent, boivent, chantent, jouent, se baignent, restent dans le champ de la caméra ou le quittent, y viennent ou non. On devine que certains sont des villageois du cru, d’autres des touristes, d’autres des insulaires vivant hors de l’île mais revenus pour les congés. On parle de tout, fidélité, amour, sexe, souveraineté, football, politique, projets professionnels, partir ou rester, conflits personnels, préjugés sur le racisme, la misogynie, le banditisme. Peu à peu tout comme l’assemblage d’un puzzle certains destins et vies se dessinent, certains liens existants entre les protagonistes (notamment ceux de François-Régis et sa grand-mère d’adoption) sont révélés sans toutefois que des intrigues particulières soient développées. 

     

    Loin des clichés et du folklore la succession de situations quotidiennes et de sujets laissés hors-champ finit par dresser un réseau de sociabilité complexe où la place de chacun est comme fixée par le regard de l’autre. Cet instantané de scènes en un lieu géographique et une période précis n’a toutefois pas vocation à l’universel. 

     

    Il faut se laisser porter par ce film à la facture et au montage étonnants, se laisser surprendre par la succession des plans qui nous mène sans transition d’une situation à une autre même si le spectateur parfois déstabilisé peut se demander pourquoi cette succession de scènes lui est montrée, pourquoi il est fait le voyeur de la dispute gênante de la petite fille qui humilie sans raison un petit garçon, pourquoi il est fait le voyeur de la jeune fille nue au bord de l’eau filmée complaisamment par un vidéaste pornographe lui-même filmé plus tard en pleine séance de masturbation (non simulée).

     

    Le casting du film mêle avec bonheur des acteurs de métier et des non professionnels dont aucune des partitions n’est improvisée. 

     

     

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