• Semaine du 11 au 17 janvier 2023

    Hommage à Jean-Luc Godard

     

    À VENDREDI ROBINSON, documentaire de Mitra Farahani (2022)

    VIVRE SA VIE de Jean-Luc Godard (1962)

    FILM SOCIALISME, Jean-Luc Godard (2010)

    Soirée JEAN-LUC GODARD

    Vendredi 13 janvier 2023 à 18h - Cinéma Victoria à Aix-les-Bains

     

    2 films:

    À VENDREDI ROBINSON, documentaire de Mitra Farahani (2022)

    et VIVRE SA VIE de Jean-Luc Godard (1962)

    En présence de Bamchade Pourvali, docteur en cinéma, critique, enseignant, essayiste,

    auteur de Neuf zéro, les films des années 90 de Jean-Luc Godard 

    ( Séguier-Archimbaud, 2006)

     

    Tarif unique : 10€

     

    Semaine du 11 au 17 janvier 2023

    Semaine du 11 au 17 janvier 2023

    Semaine du 11 au 17 janvier 2023



                                     À vendredi, Robinson Bande-annonce 


                                             Vivre sa vie Bande-annonce


                                        Film Socialisme Bande-annonce VF

        

    À VENDREDI ROBINSON, documentaire de Mitra Farahani (2022)

     

     

    Ebrahim Golestan, aujourd’hui centenaire, peut-être le plus grand écrivain iranien vivant, fut une figure majeure de la production cinématographique à l’époque du Shah mais la Nouvelle vague iranienne est restée en partie inconnue et a été éclipsée par la renommée de son homologue européenne avec son cinéaste emblématique Jean-Luc Godard décédé le 13 septembre dernier.

    Ces deux géants ont failli se rencontrer à la fin des années 60. En vain. 50 années plus tard Mitra Farahani, documentariste iranienne, qui a accès auprès de chacun d’eux, tente un nouveau rendez-vous. De l’impossibilité de se retrouver physiquement Jean-Luc Godard propose un échange hebdomadaire, par mails. L’un enverra son mail le vendredi, l’autre lui répondra le vendredi suivant. "À vendredi Robinson" sans que l’on sache qui est Vendredi, qui est Robinson mais en identifiant parfaitement "l’île déserte" de chacun d’eux, le château gothique du Sussex où s’est réfugié Golestan en 1975, la petite maison de Godard à Rolle en bordure du Lac Léman en Suisse. Les échanges dureront 7 ans, de 2014 à 2021. Jean-Luc Godard décèdera la veille de la sortie du film en France. C’est à Golestan que reviendra le dernier "privilège" d’une lettre….

    Le procédé pouvait dérouter à première vue. Le film se déroule de trajectoire linéaire en chemins de traverse, de questionnements, d’espoirs déçus, d’intuitions, de résistance, de discordance en complicité, de saynètes triviales. On y brasse tout à la fois plusieurs langages, celui des images, de la mémoire, des corps, de la musique, des mythes. Et plane l’ombre des solitudes, de la vieillesse, de la maladie et de la mort.

    Au final, leur rendez-vous n’est pas manqué.

     

    VIVRE SA VIE (1962)

    Quatrième long métrage de Jean-Luc Godard qui fut couronné du Prix spécial du jury au festival de Venise en 1962.

    Nana, vendeuse chez un disquaire à Paris, mène une vie monotone et peine à joindre les deux bouts. Elle s’ennuie avec son ami Paul, journaliste raté, avec qui elle a eu un enfant mis en nourrice. Après leur rupture, en manque d’argent, elle sera expulsée de son logement ne pouvant en régler le loyer. De la première proposition d’un inconnu à sa rencontre avec un souteneur, Nana est prise dans l’engrenage de la prostitution.

    Jean-Luc Godard organise son film en 12 tableaux s’inspirant tout en rendant hommage aux Onze Fioretti de St François d’Assise de Roberto Rossellini qui renouvelait la forme narrative des films à sketches.

    Godard pensait comme Mizoguchi que la prostitution est l’un des plus grand sujets du cinéma, modèle réduit et métaphore de l’ensemble des rapports sociaux. À ses yeux la prostitution vaut comme un symbole criant des rapports de domination et de désir fondant le monde marchand.

    Le spectateur est invité à suivre les errances de Nana (qui n’est pas sans rappeler la Nana de Zola),  une jeune femme en quête de reconnaissance et de liberté, pour qui "vivre sa vie" consiste avant tout à gagner sa vie. Mais contrairement à la Nana de Zola, elle n’est pas manipulatrice et est dénuée de méchanceté. Désemparée, fragile, naïve, d’une grande bonté et honnête, éprise d’absolu elle recherche une seule chose: le bonheur.

    Anna Karina, coiffée à la Louise Brooks, somptueuse et émouvante est l’élément central du film. Godard a conçu son film comme une déclaration d’amour à celle qui, après avoir été sa muse, est devenue son épouse. Il peint ici en noir et blanc son égérie comme jamais.

    "Il faut se prêter aux autres et se donner à soi-même" sentence de Montaigne qui apparait sur l’écran dès les premiers instants du film.

    On notera la prodigieuse bande-son composée par Michel Legrand.

     

    FILM SOCIALISME (2010)

    7 années séparent FILM SOCIALISME de son précédent film MA MUSIQUE (2004),  la rumeur le donnait alors comme son dernier ou avant-dernier métrage.

    Film en trois mouvements d’inégales durées.

    Dans la première partie intitulée "Des choses comme ça" on suit des voyageurs dans une croisière sur le Costa Concordia en mer Méditerranée, Naples, Alger, Alexandrie, Haïfa, Barcelone, la Grèce désignée sous le terme générique de Hellas. Comme le bateau ne peut faire escale en Palestine, Godard le fait passer par Odessa dont on ne verra que l’escalier (mais c’est sur la mer Noire? peut importe, Jean-Luc voulait sa référence à la Russie, à Eisenstein).  L’intrigue qui lie les principaux voyageurs est celle qui tente de résoudre le mystère du transport, durant l’automne 1936, des réserves de la Banque d’Espagne vers L’URSS. Qu’est devenu l’or des républicains? Tout comme: qu’est devenu l’or de la Banque de Palestine lorsque l’armée britannique se retire d’Israël?

    La seconde partie "Quo vadis Europa" se situe dans le garage Martin en Savoie. Référence à la "Famille Martin" une organisation de la Région de Colmar, chargée de faire  passer les Vosges puis la frontière suisse aux prisonniers de guerre et aux réfractaires alsaciens. Avec une note d’espoir qui semble résider dans la jeune génération, Godard filme la jeunesse regardant l’horizon comme un espoir au chaos.

    Dans la troisième partie "Nos humanités" on revient faire le tour des destinations du premier mouvement, Godard tentant en explorant le chaos des images d’extraire un manifeste, une interrogation sur les fondements de la vie sociale. L’Histoire nous enseigne que Tragédie et Démocratie sont nées en même temps et ils n’ont eu qu’un seul enfant: la guerre civile.

    Constellation d'images, de fulgurances, d’intertitres, de sons et de vérités - vérités dont on sait qu'elles n'appartiennent qu'à JLG - Film Socialisme parle de tout. De rien. De choses, comme ça. Godard brasse tous les supports, tous les contextes, toutes les histoires. Toutes les Histoires. Le cinéma, c'est la vie. Et la vie, c'est le cinéma.

    Le film se clôt par un carton "NO COMMENT"

     

    Pour les jours et horaires de projection cliquer sur la rubrique

    NOS PROGRAMMES/CINEMA VICTORIA en haut de la page.

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