• Semaine du 26 octobre au 2 novembre 2022

    2 films

    LICU, documentaire de Ana Dumitrescu (2017) (5 séances)

    LES SAINTS INNOCENTS, de Mario Camus (1984) (2 séances)

     

    LICU

    Semaine du 26 octobre au 2 novembre 2022



    Licu, une histoire roumaine Bande-annonce VO

    Le film s’ouvre sur le beau et vieux visage de Liviu, roumain, 92 ans. En guise de présentation il nous explique de sa voix calme d’où lui vient son prénom de Licu. Et puis, du même ton il va nous conter le parcours de sa vie, son histoire au sein de l’Histoire roumaine faite de bruits et de fureur.

    Enfance heureuse en Bucovine (aujourd’hui ukrainienne) au nord la Roumanie, sous les royautés de Carol II puis de Michel 1er. Le départ de La Bucovine devenue russe suite à l’odieux pacte Ribbentrop/Molotov, la fuite pendant laquelle les cheveux de son père ont blanchi en un mois, les dures années de guerre puis "l’enfer" de la vie sous le communisme, l’insécurité sous la Securitate  (police politique secrète), la Révolution de 89 puis l’intégration européenne.

    Seul face à la réalisatrice, toujours discrète, il évoque une foule de personnages qui peuple son histoire. Le frère Viorel né avec un seul rein, Liliana épousée religieusement en cachette car ils n’acceptent pas l’athéisme officiel, un beau-frère déporté au Goulag en Sibérie et exécuté, un autre, docteur en droit et archiviste, disparu en 1952 sans laisser de traces…. En même temps qu’il dit ces mots et que l’on voit les belles photos de ses proches qu’il a agrandies lui-même, on perçoit bien qu’en lui défilent bien d’autres images. Une émotion toujours retenue que l’on partage.

    De son logement où sont entassés nombre d’objets on ne sort guère sauf sur le perron de la maison sur les murs de laquelle il nous montre les traces de balles tirées un jour de la Révolution et où il faillit être tué.   

    Dans sa belle tranquillité intérieure on aime voir Licu passer de pièce en pièce, donner à manger à son chien et aux pigeons, remonter les poids de la pendule, cuisiner, réparer des ustensiles, montrer le miroir qu’il a confectionné, même coudre (le récit du comment il a permis à un corset de sa femme de survivre 20 ans est savoureux).

    Un film d’une grande humanité dont on sort apaisé. À voir absolument.

     

    LES SAINTS INNOCENTS 

    Semaine du 26 octobre au 2 novembre 2022



    Les Saints innocents Bande-annonce VO

    En Espagne, dans les années soixante, durant le franquisme. Ce film nous raconte l'histoire d'une famille de paysans d'Estrémadure, laquelle comme bien d'autres, ne peut vivre qu'assujettie à ceux qui possèdent la terre, en dominent les ressources, en sont le maîtres. Ces paysans caressent le rêve de sortir de leur misère, d'apprendre à lire, à écrire, à pouvoir s'exprimer. Telle serait leur façon de prendre le chemin de l'avenir et de la liberté. Ils osent rêver et puis agir ou tout au moins essayer. Mais leur vie n'a été que renoncement et obéissance. Leur destin a été marqué depuis maintes générations et ce n'est que par quelque chose de violent, d'entièrement neuf et qui échapperait à la réalité quotidienne qu'ils pourraient faire voler en éclats la routine à laquelle ils sont condamnés.

    Le film adapté du livre éponyme de Miguel Deslibes paru en 1981 fut présenté au Festival de Cannes en 1984 et a valu à ses deux interprètes Francisco Rabal et Alfredo Landa le prix d’interprétation masculine. Le film connut alors en Espagne un extraordinaire succès.

    Mario Camus: « [...] Après la mort du dictateur (Franco), l’Espagne s’est retrouvée nue, sans aucun témoignage sur son histoire. Heureusement des écrivains comme Miguel Delibes ont parfaitement compris qu’il était essentiel de combler cette lacune... [...] Vous savez, en plein franquisme, on ne voyait pas le bout du tunnel. Alors j’ai voulu raconter cela, non pas une prise de conscience, mais une vie désespérée au jour le jour de sa désespérance. Moi-même, qui suis né en 1935, j’ai vécu toute ma vie sous Franco sans imaginer jamais qu’on en sortirait un jour. [...] Le grand propriétaire d’aujourd’hui n’est pas à la ferme, mais à la banque. Nous subissons la même subordination, humiliation, soumission. Il n’y a pas de gouvernement, mais une série de corporations...»

    Pour les jours et horaires de projection cliquer sur la rubrique

    NOS PROGRAMMES/CINEMA VICTORIA en haut de la page.

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