• SI SEULEMENT JE POUVAIS HIBERNER

    de Zoljargal Purevdash

     

    Semaine du 13 au 19 mars 2024



     

    La cinématographie mongole est rarement à l’affiche de nos cinémas. Si seulement je pouvais hiberner est d’ailleurs le premier film de Mongolie à avoir été présenté au Festival de Cannes dans la section Un certain regard où il a été accueilli avec émotion en mai 2023.

    Il s’agit de la part de la réalisatrice Zoljargal Purevdash d’une percutante évocation sociale et politique de la Mongolie portée par de jeunes acteurs inspirés.

    À Oulan Bator, capitale de la Mongolie, Ulzii, lycéen très doué en sciences physiques rêve de participer au concours national pour décrocher une bourse et avoir un salaire plus tard pour sortir sa famille de la misère. Habitant un quartier défavorisé de la capitale mongole il doit subvenir aux besoins de sa famille, remplacer son père décédé et sa mère défaillante noyée dans l’alcoolisme qui d’ailleurs a rejoint la campagne. Désormais sa jeune sœur et son frère cadet dépendent entièrement de lui et Ulzii va devoir rivaliser d’ingéniosité et de débrouillardise pour les nourrir, les soigner et chauffer la yourte car dehors il fait -35 degrés.

    La réalisatrice brosse un portrait sans fard d'une société mongole prise dans des difficultés de portée universelle: comment survivre et s’extraire de sa condition sociale, comment combattre contre un ordre injuste.
     

    La distance entre l'Oulan-Bator des immeubles et celui périphérique des yourtes se mesure en années-lumière. Dans les yourtes sont installés des réfugiés économiques, contraints et forcés de quitter leurs terres pour la capitale, à la recherche d’un emploi. Dans ces quartiers de toutes les exclusions les habitants sont de plus accusés de polluer l’atmosphère par l’usage du charbon pour le chauffage. Scène savoureuse où des employés de la ville viennent livrer et apprendre à l’utiliser un filtre pour la cheminée alors que que ce jour Ulzii et les siens n’ont ni feu, ni charbon…

    Il faut voir l’énergie d’Ulzii qui ne doute pas, qui se bat, tombe, se relève…puis tombe, puis se relève. "Si je pleure, j’aurai l’impression d’être vaincu ", avoue-t-il.

    Un beau film universel, sensible et intelligent.

    Pour les jours et horaires de projection cliquer en haut de la page sur NOS PROGRAMMES/CINÉMA VICTORIA

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