• Semaine du 15 au 21 février 2023

    Cycle Douglas Sirk 

     

    MIRAGE DE LA VIE (1959)

    Soirée du mercredi 15 février à 20h exclusivement réservée aux adhérents CinéFilAix

     

    APRIL, APRIL ! (1935)

    LA FILLE DU MARAIS (1935)

    __________

    Semaine du 15 au 21 février 2023

    Le réalisateur. Douglas Sirk est né de parents danois sous le nom de Hans Detlef Sierck à Hambourg (Allemagne) en 1897. C’est sous ce nom de naissance qu’il réalisera ses premiers films en Allemagne avant d’opter pour le nom de Douglas Sirk lors de son exil aux Etats-Unis en 1937.

    Sous la République de Weimar il figure parmi les meilleurs metteurs en scène de théâtre avant de réaliser une dizaine de longs métrages produits par les studios UFA dont la principale caractéristique est la peinture de personnages ambigus et déchirés et où il trouvera son genre de prédilection, le mélodrame, en même temps qu’il fera éclore une vedette, l’actrice et chanteuse Zarah Leander.

    Fuyant le nazisme et exilé aux Etats-Unis il reviendra au mélodrame après s’être essayé au biopic en costumes (Scandale à Paris - 1946), au thriller (Des filles disparaissent -1947) et au film d’espionnage (Le sous-marin mystérieux - 1950). Tout le génie de Douglas Sirk se révèlera dans les années 50 avec son retour au mélo et sa rencontre avec l’acteur Rock Hudson qu’il aime comme un fils et en fera une star. Ses oeuvres les plus connues (Tout ce que le ciel permet (1955); Le temps d’aimer et le temps de mourir (1958); Mirage de la vie (1959) furent froidement reçues par les critiques à leur sortie alors que le public leur fit un triomphe.

    Adulé par Jean-Luc Godard et vénéré par Rainer Werner Fassbinder qui ont loué sa liberté formelle et son sentimentalisme raffiné, Douglas Sirk est l’un des cinéastes les plus importants de l’âge d’or d’Hollywood. Il demeure une source d’inspiration pour nombre de réalisateurs fascinés (notamment PEDRO ALMODOVAR, TODD HAYNES, FRANÇOIS OZON) aujourd’hui encore, par ces mélodrames flamboyants.

     

    __________________

     

    La programmation du cycle est faite de MIRAGE DE LA VIE, le dernier film tourné par Douglas Sirk à Hollywood et deux films de sa période allemande APRIL, APRIL (1935), et LA FILLE DES MARAIS (1935).

     

    _________________

     

    MIRAGE DE LA VIE

    Semaine du 15 au 21 février 2023



     

    Dernier film de Douglas Sirk à Hollywood Mirages de la vie est l’un des plus grands mélodrames jamais réalisés. D’une fougue dramatique époustouflante ce chef-d’oeuvre est autant un témoignage sur l’Amérique des années 50 qu’une dénonciation amère du racisme et des différences de classe. Mirage de la vie résonne encore comme le film testament du cinéaste, à l’image de son bouleversant final.

     

    Lora Meredith (jouée par Lana Turner) élève sa fille Susie (Sandra Dee) tout en cherchant avec peine à devenir actrice et tente de percer à Broadway. Un après-midi, sur la plage de Coney Island, elle rencontre Annie Johnson (Juanita Moore), une noire dont la fille Sarah Jane (Susan Kohler) a le teint pâle en même temps qu’un photographe Steve Archer (John Gavin).

     

    En cette scène inaugurale du film, sur la plage de Coney Island, tous les principaux protagonistes sont présentés et tous les scénarios sont possibles. Que nous contera Mirage de la vie? La confrontation entre la femme blanche (Lora) et la femme noire (Annie) devenue sa gouvernante? La cohabitation entre deux femmes confrontées à leur rôle de mère? La romance entre une actrice ratée assoiffée de célébrité et de fortune et un photographe? L’histoire de la jeune fille qui renie violemment sa négritude et celle de l’adolescente amoureuse de l’amant de sa mère?

     

    Sirk oscille entre ces différentes histoires, comme si les personnages jouaient des partitions parallèles qui finiraient par se croiser. Nous n’avons pas affaire à un film facile, à un mélo à l’eau de rose avec son lot de personnages archétypaux et de rebondissements balisés. Mirage de la vie c’est la formidable parabole sur la vie américaine et les questions raciales, une double critique sociale des Noirs et des Blancs.

     

    Attention, chef-d’oeuvre!

    ____________________

     

    Deux films de la période allemande de Douglas Sirk (alors Detlef Sierck)

     

    APRIL, APRIL ! et LA FILLE DES MARAIS

    Semaine du 15 au 21 février 2023




     

    April, April ! et La fille des marais appartiennent aux films de  la période allemande de Detlef Sierck, avant qu’il ne devienne Douglas Sirk et travaille aux Etats Unis. Exil forcé dû aux monstrueuses lois raciales du troisième Reich. En dehors de quelques festivals et rétrospectives, dont celle de la Cinémathèque  à Paris à l’automne dernier, ces films n’ont jusqu’alors jamais été montrés en salles.

     

    APRIL, APRIL!

     

    APRIL, APRIL ! (1935) est une comédie pur jus si l’on peut dire, avec son lot de quiproquos et d’effets de loupe sur des travers sociaux clairement définis comme l’arrivisme ou l’arrogance.

    L’histoire, marivaudage assez complexe, est celle d’un boulanger, Julius Lampe, devenu richissime grâce à la fabrication de pâtes alimentaires, et qui suscite donc les jalousies. Pour lui donner une leçon, un de ses amis met en place une machination : un prince souhaite visiter l’usine et le féliciter. Lampe y croit immédiatement, et y voit l’opportunité d’un riche mariage pour sa fille. Ce n’est que le début…

    Le film est court (environ 1h20), sorte de feu d’artifice de répliques, de gags visuels, d’embrouillaminis, de travestissements, avec une distribution majoritairement issue du théâtre.

     

    LA FILLE DES MARAIS

     

    Avec La fille des marais (1935 également), le registre est très différent. Il s’agit d’un drame social racontant le parcours d’une jeune femme, Helga, seule avec son enfant dans une société religieuse et corsetée. Elle essaie d’abord de donner une légitimité administrative à son fils, avant de trouver un emploi chez un riche fermier.

    Sierck filme des nappes de brume, des ricochets sur des rivières qui revêtent une importance symbolique dans un noir et blanc enrichi de toute une gamme de gris. L’on pense par moments au « Ruban blanc » de M.Haneke dans cette adaptation du roman suédois de Selma Lagerlöff.

    ________________

    On notera que le parcours américain de Detlef Sierck va se démarquer de ces deux genres, une comédie à rebondissements et un film extrêmement épuré. Ses futurs chefs-d’œuvre sont de somptueux mélodrames, souvent baroques mais d’une étonnante rigueur. Toutefois, son intérêt et son attention aux oubliés, aux laissés pour compte, aux marginaux et aux victimes ne l’abandonnera pas.

    A signaler, en libre accès sur le site de la Cinémathèque Française, la conférence de Bernard Eisenschitz sur Douglas Sirk lors de la rétrospective.

     

    Pour les jours et horaires de projection des 2 derniers films cliquer sur la rubrique

    NOS PROGRAMMES/CINEMA VICTORIA en haut de la page.

     

    « Semaine du 8 au 14 février 2023semaine du 22 au 28 février 2023 »
    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :