Semaine du 20 au 26 novembre 2024 - Cycle PATRIMOINE

Par cinefilaixwebmaster dans A VENIR le 17 Novembre 2024 à 07:37

Alejandro Jodorowski naît en 1929 à Iquique au Chili de parents russes. Il suit à Santiago des études de philosophie et de psychologie, puis s’illustre dans le cirque et le théâtre de marionnettes. En 1953 il se rend à Paris où il travaille avec le mime Marceau. Il se rapproche des surréalistes et crée en 1962 le groupe Panique avec ses amis Fernando Arrabal et Roland Topor. Il s’installe ensuite au Mexique, où il met en scène de nombreuses pièces, tout en se lançant dans la bande dessinée. Il réalise en 1967 son premier film, Fando et Lis, qui pose les bases de son univers fantasmagorique. Alejandro Jodorowski est un cinéaste mystique et aventureux. Il brasse ses passions à l’écran faisant de chacun de ses films une expérience unique, à vivre et à méditer.

LA MONTAGNE SACREE, de Alejandro Jodorowsky, Chili, 1974

Après une série de procès et de tribulations un voleur à l’allure christique (Horacio Salinas) s’introduit dans une tour où un alchimiste (Alejandro Jodorowski) le prend comme disciple. Le maître spirituel lui présente sept personnes, toutes riches et puissantes. Ensemble ils entreprennent un pèlerinage vers la Montagne sacrée afin d’en déloger les dieux qui y demeurent et attendre l’immortalité.

La Montagne sacrée est une oeuvre difficile à résumer tant elle abonde en visions poétiques qui s’enchaînent comme autant de tableaux dantesques qui font du film une traversée hallucinée demandant au spectateur un total abandon.

Â travers son récit, le réalisateur s’attaque frontalement aux valeurs d’uns société matérialiste. Suivant un chemin ascétique, les "pèlerins" vont petit à petit renoncer à leur individualité, abandonner leur ego, s’affranchir du sexe et de l’argent.

Film culte par excellence, tourné en Technicolor, La Montagne sacrée imprime durablement la rétine par ses décors excentriques, ses costumes délirants et son bestiaire impressionnant, animaux et humains partageant le cadre dans une ambiance de cirque survolté.

EL TOPO, de Alejandro Jodorowsky, Chili, 1970

Pistolero tout de noir vêtu, El Topo (Alejandro Jodorowski) parcourt le désert à cheval avec son fils (Brontis Jodorowski). Il débarque dans une ville jonchée de cadavres suite à un massacre. El Topo tue les criminels et repart avec la jeune Mara (Mara Jodorowski) qui le pousse à se confronter aux quatre maîtres d’armes du désert.

Le réalisateur bâtit dans El Topo un monde étrange qui résiste à toute classification, ouvre la porte à des interprétations variées. Surgissant de nulle part, sans origine ni passé, El Topo demeure un personnage mystérieux. Est-ce un justicier solitaire, un ange exterminateur, un dieu vengeur? Le film accompagne son voyage initiatique dont chaque étape donne lieu à des confrontations insolites. Visuellement inspiré, El Topo s’avère riche en symboles disséminés au gré des séquences d’une grande force plastique. Paysages somptueux, êtres difformes, sang coulant à flots, violence crue, tout contribue à frapper l’imaginaire du spectateur.