IL VARCO de Federico Ferrone et Michele Manzolini

FREDA de Gessica Geneus

Il Varco Bande-annonce VO

Il VARCO 

1941. L’armée fasciste italienne est l’alliée de l’Allemagne nazie et en renfort de l’armée du III° Reich envoie des militaires sur le front russe en Ukraine. Les deux réalisateurs, documentaristes et archivistes hors pair ont rassemblé en un montage virtuose des documents d’époque, des images d’archives, des films de famille auxquels ils mêlent des images du conflit en cours en Ukraine.

Une somme d’images assez hallucinante de la vie quotidienne des appelés, de leur cohabitation avec la population locale et les troupes allemandes, de leurs voyages en train pour s’enfoncer dans des paysages de plus en plus froids et blancs. 

Comme fil narratif les réalisateurs ont imaginé le personnage d’un soldat (qui a déjà combattu en Ethiopie) brusquement propulsé en première ligne et qui filme. Une sorte de journal intime à la première personne. 

La puissance émotionnelle du film naît des mots qui accompagnent ces images. Ils sont extraits de réelles lettres de soldats envoyées à leur famille ou d’extraits d’oeuvres littéraires (notamment Le sergent dans la neige de Mario Rigoni Stern). Les paroles sont fortes, profondes : elles décrivent la joie de ces soldats que le gouvernement fasciste livre sans vergogne à la barbarie nazie, puis montrent la désillusion, la peur et la nostalgie du village d’où ils viennent. Les campagnes se déroulent dans la grisaille des vieux clichés, trouées de maisons détruites, de femmes esseulées et de neige. 

Les documentaristes témoignent de l’ignoble violence faite à ces jeunes hommes, normalement dévoués à une vie de père et de travailleur. Surgissent parfois les images de leur tombe et on mesure à quel point la guerre rentre en effraction dans des existences qui étaient destinées à se prolonger.

La poésie gagne dans ce récit de guerre qui rend hommage à une immense partie de la jeunesse, que la folie des puissants a sacrifiée.

Une totale réussite. Le film a reçu l’European film Award 2020 pour son montage

Freda Bande-annonce VO

FREDA 

Haïti, c’est une terre de désolation ravagée par la répétition constante de séismes meurtriers, un pays qui n’en fini pas d’essayer de se relever, un pays gangréné par une classe politique incompétente, souvent corrompue, un pays soutenu par une aide financière internationale dilapidée, un peuple que l’aide humanitaire permet juste de maintenir à l’état de survie, un pays pétri de violence.

La réalisatrice Gessica Geneus: « La question pour nous a toujours été : est-ce qu'on reste? ou est-ce qu'on part?" 

Chacun des 4 principaux personnages de son film (une mère et ses 3 enfants) a fait son choix. La mère, obsédée par l’argent que la famille n’a pas tient sa petite boutique, Freda la fille étudiante veut bâtir son avenir sur place et débat avec ses collègues de promo sur les questions d’histoire, de colonisation, du créole supplanté par le français et l’anglais, etc… Esther à la recherche constante de l’homme riche qui la mettra à l’abri du besoin, Moses le frère, désoeuvré, a fait le choix de l’exil.

Le film est une chronique de la vie quotidienne dans un quartier populaire de Port-au-Prince un regard émouvant, drôle et contrasté sur les Haïtiennes.

Pour les jours et horaires des projections consulter le programme du cinéma Victoria notamment sur  cinemavictoria.fr