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    Sorti en 1954, LA MÈRE fut longtemps le seul film connu de Mikio Naruse en France. Il fallut attendre les années 80 pour avoir accès à la cinématographie de ce pilier du cinéma japonais dont CinéFilAix vous a déjà proposé FEMME DANS LA TOURMENTE en 2016 et NUAGES ÉPARS  en 2018. 

    LA MÈRE appartient à ce genre du cinéma japonais que l’on appelle le Shomingeki qui s’attache à la description du petit peuple. Nous sommes dans un quartier populaire de Tokyo au sein d’une famille qui fait fonctionner sa modeste blanchisserie. Le film traite tout à la fois de la maladie, de la mort, de la vieillesse, du temps quipasse, du deuil, de la pauvreté, du quotidien, du labeur et de l’oisiveté sans se départir jamais d’une atmosphère de douceur, de grande bienveillance.

    Nous sommes dans une période d’après guerre où ce sont les femmes/mères qui ont nourri le pays, élevé les enfants, pris soin des ancêtres alors que les fils et les maris tombaient au nom de l’empereur, ou s’ils revenaient du conflit avaient perdu l’autorité morale par leur mauvais choix et la défaite. A travers l’allégorie de la famille, ses déchirures, ses sacrifices et ses réconciliations apparaît en filigrane toute une réflexion, parfois violente, sur la société japonaise d’alors, sa reconstruction, son économie instable, la dégradation ou la platitude des relations humaines.

    Dans le rôle de la mère, Kinuyo Tanaka connue pour ses rôles dans LES CONTES DE LA LUNE VAGUE APRÈS LA PLUIE et LA VIE D’O’HARU, FEMME GALANTE de Kenji Mizoguchi, est éblouissante. Elle incarne toutes les mères, toutes les formes de maternité. Le film, un chef-d'œuvre, manie l’art de toutes les subtilités dans la façon de montrer les sentiments et les liens qui n’appartiennent qu’à une certaine catégorie de cinéastes japonais et dont le maître fut incontestablement OZU. 

    Pour les horaires de projection, merci de consulter le programme du Cinéma Victoria

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