• Chili 1976

    de Manuela MARTELLI

    Semaine du 12 au 18 avril 2023



     

    Carmen vit confortablement et partage son existence entre la décoration d’une résidence secondaire, une attention constante à l’égard de ses petits-enfants et des activités caritatives. Au tout début du film, elle hésite sur la nuance d’une peinture qu’elle est en train de choisir. Dehors, des crissements de pneus et un cri. Santiago du Chili, 1976, troisième année de la dictature de Pinochet.

    Carmen est sollicitée par un prêtre voisin pour venir en aide à un jeune délinquant. Ce dernier, grièvement blessé, est bien évidemment un opposant au régime. Entre sidération et détermination, Carmen le soigne, accepte de transmettre des messages.

    Est-ce qu’être l’épouse d’un médecin proche du régime la protégera pour autant ? Dès le début du récit, Manuela Martelli décide de maintenir la violence hors champ et s’y tient résolument. Les seuls uniformes que l’on verra sont ceux de policiers effectuant un contrôle routier.

    Car le personnage de Carmen, magnifique Aline Kuppenheim, ne prend pas conscience immédiatement de la monstruosité du régime, elle commence par agir. Puis, petit à petit, en lieu et place d’une violence physique s’installe une atmosphère paranoïaque. Carmen appelle ses petits enfants qui ne répondent pas et l’on soupçonne un enlèvement, un individu cauteleux qui l’aborde et il peut s’agir d’un policier…

    Il suffit à la réalisatrice de filmer la chute de quelques gouttes de peinture ou un soulier abandonné sur l’asphalte pour évoquer le pire. « Chili 1976 » n’est sans doute pas un polar mais il en adopte parfois le rythme et les codes. En substance, Manuela Martelli nous dit que la paranoïa, la méfiance, la peur au quotidien sont les armes absolues de la dictature.

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