• L’HOMME QUI PENCHE

    de Marie-Violaine Brincard et Olivia Dury

    Semaine du 12 au 18 janvier 2022

    Semaine du 12 au 18 janvier 2022

     


    L'Homme qui penche Bande-annonce

     

    Thierry Metz (1956-1997) a été un poète majeur de la fin du XX° siècle. Le titre du film L’homme qui penche est celui d’un de son dernier recueil de poèmes écrit lors de ses deux séjours en hôpital psychiatrique en 1996 et 1997 (extraits en bas de page). La chronologie de son travail de poète raconte son travail de manoeuvre ou saisonnier, sa vie de famille, son dévouement permanent et radical à l’écriture.

     

    Le film dont une voix off récite des extraits de son oeuvre conte le récit tragique de sa brève existence: la mort accidentelle de son fils de 8 ans fauché par une voiture, la séparation d’avec son épouse et ses deux autres enfants, sa survie en effectuant des petits boulots, puis l’emprise de l’alcoolisme, son séjour en hôpital psychiatrique, son suicide à 40 ans.

     

    Chaque étape de sa vie est transformée en matériau poétique. Il donne une âme au chantier, aux travaux des champs, aux paysages (arbres, champs de tournesol, des sous-bois), aux bruits (chants d’oiseaux, voitures, trains, camions), à la maison où il a vécu avec sa famille. Les nombreux plans fixes de pièces, d’encadrements, de couloirs vides ou de masures en ruine symbolisent l’absence.

     

    On suit le très douloureux parcours du poète, le dramatique itinéraire d’un homme qui s’écroule peu à peu alors que paradoxalement le film débute et s’achève sur un long plan fixe d’un arbre dans toute sa grandeur, sa rigidité et sa force. 

     

     

     

    UNE VIE DIFFICILE

    de Dino Risi 

    Semaine du 12 au 18 janvier 2022


    Une vie difficile Bande-annonce VO

     

     

     Ce film est un des fleurons de la comédie italienne dont Dino Risi fut un des maîtres avec sa capacité constante de proposer un parfait équilibre entre le récit intimiste et les mouvements politiques et sociaux de l’Italie.

     

    Dino Risi a placé son récit de l’immédiat après-guerre jusqu’aux années 60, des années de pénuries au boom économique. On suit le parcours de Silvio Magnozzi magistralement interprété par Alberto Sordi, ancien résistant, intellectuel aux rêves de grandeurs, pétri d’ambition comme de pâles illusions, jusqu’au boutiste; se voulant intègre il est orgueilleux et vaniteux. Il sera broyé par la dure réalité d’un monde sans foi, sans loi, sans mémoire, un monde de concessions, de compromis, de corruption des esprits et de la soumission. 

     

    L’idéaliste Silvio Magnozzi peut-il se résigner à une vie « normale », renoncer à ses principes, voir son pays se précipiter violemment et aveuglément dans une modernité prospère et consumériste?

     

    On ne peut pas ne pas faire référence aux propos du Guépard de Visconti: « Il faut que tout change pour que rien ne change » et ceux d’un protagoniste de Nous nous sommes tant aimés d’Ettore Scola : « Nous voulions changer le monde, c’est le monde qui nous a changés »

     

    Il faut voir et revoir  Une vie difficile, farce, bouffonnerie et drame, voir et revoir Alberto Sordi, clown triste à côté de l’ambition dénuée de tout sens moral de son épouse interprétée par Léa Massari. Splendide.

     

    Pour les jours et horaires des projections consulter le programme du cinéma Victoria notamment sur  cinemavictoria.fr

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